3 août 2016

Une fois n'est pas coutume, une bataille de 1812: Bérézina (Studianka) une victoire tactique française sur le fil.



Une fois n'est pas coutume, allons voir ce qui se passe dans le froid hiver russe en 1812. Cela nous rafraîchira en cette période de canicule.

« ...Notre position est inouïe, si Napoléon se débrouille aujourd’hui, c’est le diable qui vit en lui ...»
Maréchal Ney, prince de la Moscowa
Les trainards franchissent le gué de la Studianka sur un des deux ponts de chevalet.
1812 Campagne de Russie, le 28 novembre 1812: Les jours précédents ont permis aux français de construire leurs ponts de chevalet et d'évacuer leurs corps d'armée fantôme revenant de Moscou. Restent les traînards (plusieurs dizaine de milliers d'homme).
Sur la rive gauche , Napoléon avec Oudinot et Ney affrontent Tchitchakov (scénario de Brili) pour empécher les russes de poursuivre les Français.
Le maréchal Victor, avec 10 000 hommes, est en couverture de la rive gauche de la Bérézina toute la journée des hauteurs de Studienka face à l'armée de Wittgenstein, dont les effectifs se renforcent à mesure que le temps passe. Il s'agit de laisser les trainards traverser les ponts et rejoindre la grande armée. Le général Fournier emmène moins de 800 cavaliers à la charge à de multiples reprises pour repousser les russes. Alors que la traversée s'achève, la nuit interrompt les combats et Victor en profite pour passer à son tour sur la rive droite.
Plus tard, alors que le gros de l'armée a déjà franchi la Bérézina, de nombreux retardataires sont encore sur l'autre rive. Des voitures sont incendiées pour convaincre les retardataires de l'urgence à traverser, mais la plupart des traînards, épuisés, préférant attendre le jour, restent sourds à ces injonctions.
Après avoir autant que possible reporté l'échéance, les deux ponts sont incendiés. La rive gauche de la Bérézina offre alors le spectacle tragique d'hommes, de femmes et d'enfants se précipitant à travers les flammes des ponts ou tentant de traverser la rivière à la nage.
Les enjeux sont les suivants: L'anéantissement de l'armée française est en jeu. Le franchissement de la Studianka est primordial pour l'armée française.


EPILOGUE  Même si la Grande Armée, grâce à cette victoire militaire, évite l'anéantissement, après le passage de la Bérézina sa situation est critique. Les formations combattantes, l'état-major et l'artillerie de la Grande Armée ont franchi la Bérézina, mais ce succès militaire a coûté de nombreuses pertes, évaluées à environ 45 000 morts ou prisonniers.

Pour ce scénario j'ai suivi le schéma proposé par L'Atelier des Portes d'argent (qui fait les scénarii napoléoniens de Vae Victis). J'ai adopté une échelle raisonnable (un socle par bataillon et un socle par escadron) et j'ai rejoué les combats de la rive gauche de la Bérézina sur une table standard (au total avec 33 socles français, 66 russes et 20 bagages). J'ai retiré l’option cavalerie lourde défendant le gué de la Studianka et la grande batterie de la rive droite (en fait cette batterie a existé mais lors du franchissement offensif l'avant veille, le 28 novembre, c'est l'Empereur himself qui place une batterie de 12 livres de la Garde - son artillerie avait mieux à faire sur la rive droite contre Tchitchakov et la place était limitée sur ces rives marécageuses - pour couvrir la rive gauche de la rive droite).
La Berline de l'Empereur franchit le gué.

L'embouteillage devant le gué.

L'ordre de bataille russe est le suivant:



L'ordre de bataille français est le suivant:














Comme on le voit ce n'est pas équilibré et il faudra lutter pied à pied pour assurer l'écoulement des traînards et le franchissement du IXème corps  (lui même récemment arrivé pour 'sauver l'armée' et en très bonne conditions n'ayant pas fait la retraite depuis Moscou).

Après la destruction des des vagues russes arrivées successivement avant midi, l'inévitable se produit: la réserve du général major Fock II fonce sur les Français affaiblis et réduits à une défense de tirailleurs, ils ne pourront pas contenir le russes:

La manœuvre est impeccable et fait craindre le pire pour le centre français:
 Le général Fock II flanqué de ses grenadiers, a mis une ligne de mousquetaires


La réserve russe c'est des Grenadiers et des cuirassiers réunis de la Garde !!! Rien en face pour l’arrêter, Sarlovèze a perdu sa maigre brigade sut l'aile gauche en détruisant Vlastov et pire, le général Billard au centre a été blessé, le général Hochberg sur l'aile gauche aussi !
Les bagages vont devoir affronter une charge de cuirassiers russes et le pont de la Studianka va tomber aux mains des russes, l'Empereur en plus de son combat sur la rive gauche va devoir affronter une attaque de flanc: il ne s'en remettra pas.



Miracle sur la Bérézina:
Cependant les pertes russes se sont accumulées tout au long du jeu, vague après vague. Et un dernier tir de tirailleur permet à cette armée d'atteindre son niveau de démoralisation (50% de perte). Le jeu s'arrête sur une victoire mineure française inespérée, on est pas passé loin de la catastrophe.

Historiquement les russes avaient menacés plus longtemps les français avant de se replier en attendant la fuite des français.

Merci à l'Atelier des portes d'argent pour son scénario que j'ai repris et adapté en m'aidant de l'ouvrage 1812 de Nafziger, de celui de FG Hourtoulle et de celui de Alain Pigeard.








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